Le Jour où je suis mort
sur Pénombre au format (14 Ko)
«Vous allez bien, Togashi-sama ?» Je secoue la tête et ma vision brouillée par la douleur s'éclaircit. Mirumoto Daiori me regarde, soucieux. Son armure de guerre n'est plus qu'une ruine, une parodie de ce qu'elle était. Mais sa main tient fermement le katana souillé jusqu'à la garde de sang rouge, noir, vert... toutes les teintes de toutes les corruptions. 'Oui, je vais bien.... L'ogre ?' Le jeune bushi fait un imperceptible signe de tête et je me retourne. La dépouille du monstre git à quelques ...Contient : bataille (7)(...) Comment pourrais-je les exorciser, les repousser ou les oublier alors qu'elles viennent du plus profond de mon âme ? Comment pourrais-je faire barre aux souvenirs de mes vies passées ? Je regarde le champ debatailleautour de nous. Nos armées et celles des autres clans combattent avec acharnement, aux côtés des renégats du Scorpion, des ronins de Toturi et même des Nagas sortis de leurs sombres forêts. (...)
Le clan de la Grue est parvenu à briser la défense adverse le long de la muraille orientale mais labatailleest loin d'être gagnée. La plus grandebataillea laquelle un homme ait été donné de participer. Celle qui déterminera sans doute le sort de tout l'Empire. (...)
Nous sommes deux étrangers désormais et bien qu'il connaisse mon nouveau patronyme, il se contente d'un prudent 'Togashi-sama' alors que dans le même temps, le simple fait qu'il soit resté sur mes talons à mon insu au coeur de labatailleen dit long. Bien trop long... Mais moi non plus, je ne dis rien. Ise Zumi ou guerrier de la voie du Niten, nous sommes tous deux samurai. (...)
'Allons- y, samurai' Il hoche la tête et, plus jeune et moins accablé par ses blessures que je ne le suis, il me précède alors que la mélée s'est encore éloignée de quelques mètres. Quelques pas vers la capitale de l'Empire payés au prix du sang. Mais labatailleque nous livrons aujourd'hui n'a pas vraiment d'importance. Pour moi, elle n'en a plus depuis le jour ou je suis arrivé devant Kyuden Togashi. (...)
D'ailleurs, ils sont déjà à terre tandis que Daiori-san et moi courons vers nos frères de clan en pleinebataille. Je ne l'ai su qu'en rencontrant Togashi Yokuni. Je ne l'ai su qu'à ce moment là mais je ne l'ai compris que bien plus tard. (...)
Bientôt, nous nous reconnaitrons et nous mourrons. Une fois de plus. Alors, au beau milieu du champ debataille, je lui souris. Pour la dernière fois. 'Mort ? Tu t'inquiétais pour rien, mon fils. Il n'était pas encore temps pour cela...' Un hurlement inhumain et je me retourne. (...)